La pliure du futur 1

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Le 10 mai 2019, produit et rédigé par Louis Viratelle.

 

Le Galaxy Fold est né à partir d’un rêve. Celui de pouvoir plier et déplier votre écran de smartphone au gré de vos besoins.”

Le Galaxy Fold est né d’un constat. Les smartphones sont de plus en plus grands. Les tablettes occupent un petit marché qui n’arrive pas à convaincre la majorité. Or l’ergonomie des smartphones est responsable de leur succès. Or le confort visuel des tablettes est responsable de la persévérance des marques pour la présence de ce format sur le marché.

C’est de ce constat que Samsung a imaginé l’utilité des écrans pliables. La volonté du Galaxy Fold se résume en une phrase. Proposer en un seul produit l’ergonomie d’un smartphone et le confort visuel d’une tablette.

L’enthousiasme provoqué par Samsung lors de sa conférence n’aura duré que cinq jours.

Huawei, le principal et jeune concurrent de Samsung dévoile à sa propre conférence au début du Mobile Word Congress 2019 un produit pliable. 

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Image à titre d’illustration. – Huawei Mate X

La prouesse de Huawei fut de présenter un rêve visuel.

Quand le Galaxy Fold est épais, détient un écran extérieur ridiculement petit, un écran intérieur d’une petite diagonale, Huawei propose un produit fin, sans petit espace quand l’écran est plié, un écran ou plutôt deux écrans extérieur immense et borderless et un écran intérieur majestueux.

J’ai l’impression que Huawei s’est concentré sur l’exploit technique, sur la prouesse qui rend l’utilisateur impressionné par un produit inhabituel visuellement.

J’ai l’impression que pour la première fois sur un nouveau produit, Samsung s’est concentré sur l’expérience utilisateur, sur l’équilibre entre l’innovation et l’utilité. Ils sont parties d’un rêve. Ou plutôt d’un constat. Ils se sont appuyés sur leur innovation pour réaliser ce rêve. Ou plutôt pour répondre à la problématique de ce constat.

Après environ un mois de silence, Samsung donne les premiers exemplaires du Galaxy Fold aux médias tech les plus connus afin qu’ils puissent présenter l’expérience déballage imaginée par la marque à leur communauté ainsi que le design du Fold.

C’est l’occasion de montrer la maturité du produit. Malgré les critiques que le Galaxy Fold s’est reçu en étant comparé au Huawei Mate X, Samsung arrive à remonter la popularité de son produit en assurant une première expérience utilisateur irréprochable.

Et le drame se produit. Parmis les multiples exemplaires donnés par Samsung, cinq Galaxy Fold ont subi un dysfonctionnement quasi total de l’écran intérieur.

La structure de l’écran est complexe, elle demande d’être d’une grande finesse pour permettre la pliure de l’écran. Or finesse l’oblige, la résistance de l’affichage est amoindris. Pour remédier à ce défaut, Samsung a utilisé un film plastique apposé sur la surface de l’écran afin de protéger ce dernier.

Mais ce film plastique n’est pas idéalement intégré dans la mesure où son retrait est envisageable par l’utilisateur. Trois des cinq utilisateurs responsable de la défaillance du produit avaient retiré cette protection.

Après inspection des deux autres cas par Samsung, ce dernier aurait affirmé que les produits auraient subi une utilisation inadaptée de la part des utilisateurs

Il s’avère compliqué de confirmer ces faits, des différences de production de l’appareil entre les pays pourraient être une explication viable car étrangement, tous les cas de défaillance de l’écran sont constaté en Amérique.

Ce qui s’avère être un désastre sans précédent n’est en fait qu’une erreur de jeunesse. Seul une production et une utilisation massive pouvaient mettre en lumière ces défauts majeurs.

Maintenant, c’est à Samsung d’informer les utilisateurs de l’importance de ce film plastique sur le Galaxy Fold.
La conception du prochain modèle devra quant à elle détenir une structure d’écran totalement intégrée afin d’éviter de fausses manipulations de la part des utilisateurs.

Ifixit, acteur renommé pour leurs démontages d’appareils, a insisté sur un autre point lors de leur démontage du Galaxy Fold qui a par la suite, été retiré de leur site suite à la demande de Samsung.

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Image iFixit – Image présentant un défaut du Galaxy Fold.

Afin de permettre la pliure de l’écran, un fin espace vide est présent au milieu de la bande plastique qui protège l’écran interne. Cet espace est nécessaire pour laisser la marge de profondeur que requiert la position pliée de l’écran.

Ce principe est simple : quand vous protégez un livre avec une couverture plastique, il faut toujours laisser un peu de marge de plastique, car en position fermée, la couverture qui protège le livre requiert plus de place.
C’est exactement la même chose pour le Fold.

Ce défaut s’avère être assez important quant à la durabilité du produit sur du long terme. Un appareil comme celui-ci est transporté partout par son utilisateur. Or cette petite fente est la bienvenue pour loger toutes sortes d’éléments indésirables. 

Dans l’idéal, il faudrait imaginer que la bande plastique qui encercle l’écran soit flexible à ce niveau, mais je suppose qu’un tel système est complexe à envisager. 

C’est un défi majeur à accomplir sur ce genre de produit si l’on souhaite espérer un jour qu’il soit aussi solide que potentiellement étanche.

Suite au constat de ces multiples problèmes, Samsung a décidé de réviser tous les Galaxy Fold et de retarder leur commercialisation afin d’étudier les défauts, et de proposer un produit plus convaincant à sa sortie.

C’était une démarche prévisible. La sortie d’un produit si complexe techniquement ne pouvait qu’engendrer des anomalies.

C’est de ses erreurs que l’on apprend, et Samsung a le courage de s’aventurer avec un tel produit quitte à abîmer son image de marque pour arriver à maîtriser sa conception et sa production massive.

Maintenant, que nous avons évoqué les défauts physiques du Galaxy Fold, évoquons les défauts de la vision de Samsung avec son Galaxy Fold.

Le problème majeur du Galaxy Fold est finalement ici…
Même si l’idée globale est excellente par le besoin qu’elle résout, de multiples éléments principaux ne me conviennent point.

L’écran externe du Galaxy Fold est particulièrement petit comparé à la longueur de l’appareil dans sa position repliée. Il mesure 4.6 pouces. 
À l’heure actuelle, cette dimension est assez faible, comparable à celle d’un iPhone 8. Samsung n’a eu d’autres choix que de se contenter d’un si petit écran avec les standards actuels.

Le ratio de cet écran est le 21:9. 
Ce ratio est très courant au cinéma, pour les films. 
C’est d’ailleurs pour cette raison que les Xperia 1, 10 et 10 Plus de Sony ont adopté ce format. 
Ce n’est pas un hasard que Sony soit à l’origine de cette mesure sur leurs smartphones car ils sont renommés dans l’industrie de l’audiovisuel et du cinéma.

Comme le révèlent beaucoup d’utilisateur de ces modèles de Xperia, il s’avère que ce format est particulièrement ergonomique pour une utilisation quotidienne dans les situations peu confortable (transport en commun, marche…). 

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Image à titre d’illustration. – Samsung Galaxy Fold

Cela est dû à la faible largeur de ce format. Quand vous prenez en main votre smartphone, l’écart que réalise votre main pour accueillir le smartphone n’est pas naturel. Cet écart est plus grand que la position “normal” de votre main. Si vous essayez de reproduire la position de votre main quand elle contient votre smartphone tout en relâchant vos muscles, sa position sera plus refermée. Or ce format d’écran est moins large, ce qui rapproche la position de la main de celle qui est naturelle.

Le choix ergonomique de Samsung est donc excellent. Mais à l’heure actuelle, ils n’ont pas envisagé un format encore plus allongé, vu que cela n’existe pas. Conclusion, d’immenses bordures noires sont présentes en haut et en bas de l’écran. 

Un appareil comme le Galaxy Fold au design si original prend un grand coup de vieux. Samsung aurait dû creuser beaucoup plus loin son concept. 

Si à cause du logiciel, envisager un nouveau format d’écran est une affaire très complexe, il est physiquement possible de produire des écrans OLED si long.

La face avant de l’appareil saurait alors muni d’un afficheur beaucoup plus long que celui actuel, et aucune application ne serait en mesure d’exploiter ce ratio. 

C’est à ce moment qu’on se confronte à un problème de taille. 
Quelle est l’utilité d’un tel affichage s’il n’est pas exploité ? 
C’est ainsi que la question se pose avec la réflexion de Samsung. 

Maintenant, voici ma réflexion :

quand je suis dans une situation inconfortable et que j’utilise mon smartphone, il est plus que rare que je regarde une vidéo, que je consulte longuement un texte de TechMilisme ou encore que je joue à un jeu vidéo.

Je vais plutôt me contenter de consulter Twitter, Instagram, mes messages ou mon service de musique. 
Ces interfaces sont conçues à la verticale.

Il est plus intéressant pour les réseaux sociaux d’avoir un affichage qui soit long afin d’accumuler plus d’éléments tout en scrollant moins sur l’écran.

Quand je consulte un message, ce dernier ne sera pas très long, de l’ordre de quelques mots. 
Il m’est intéressant dans cette situation de voir le plus possible de message d’un seul coup d’oeil pour comprendre la conversation dans sa globalité.

C’est ainsi que j’envisage l’utilité d’un écran si long. 

Il permettrait de répondre à des usages bien particuliers qui correspondent parfaitement à la position fermée du Galaxy Fold.

Au lieu d’agir ainsi, Samsung a exploité un format d’écran déjà existant et n’a réalisé aucune adaptation de l’interface pour ce petit écran. 
Il est alors fort peu pratique de chercher une application en particulier vu que leur disposition défile à la verticale sur le launcher de Samsung. 
Mais cette contrainte était le meilleur des arguments pour faire comprendre l’utilité de Bixby au grand public ! 

En dehors de la voix, la promesse que fait Bixby est de réunir sur une même interface l’ensemble des contenus susceptibles de plaire à l’utilisateur.

Sur une même interface, vous détenez les tweets les plus susceptibles de vous plaire, les vidéos les plus pertinentes, les derniers messages non lus, la dernière photo Instagram du compte que vous suivez le plus et pleins d’autres contenues ciblés en fonction des circonstances actuelles.

Ce petit écran est totalement adapté à ces usages. La notion d’un écran très allongé sur la verticale est pertinente pour Bixby. 
Quand Samsung a voulu rendre Bixby aussi accessible et utile que le capteur d’empreintes digitales -en permettant l’affichage de l’assistant via un appui sur cette surface- son devenir aurait dû être l’écran externe du Galaxy Fold.

Le launcher de l’écran externe du Galaxy Fold doit être Bixby. En partant de ce principe, le bouton de mise en veille n’a plus aucune importance.
Quand vous consultez le petit écran, Bixby se charge de proposer le contenu le plus pertinent, sans même que vous réalisez un seul touché sur cet écran. Vous profitez ensuite d’un affichage en longueur complètement pertinent dans votre situation. 

 

Samsung a adapté le clavier virtuel du grand écran pour rassembler les touches le plus proches possible des bordures. 

De ce fait, il est plus simple de taper un texte, l’écran interne ouvert.

Si Samsung a été poussé de réaliser ce choix ergonomique, cela prouve que les claviers numériques ne sont pas adaptés aux larges écrans. 
Et l’ergonomie d’un petit écran externe pour réaliser de la saisie prend tout son sens. D’où l’importance de ne pas négliger ce dernier comme Samsung le laisse préposé.

Quand le grand écran est déplié, l’interface s’adapte comme le propose déjà le Galaxy Fold à l’aide d’app continuity afin de poursuivre l’utilisation le plus naturellement possible. 

Mais cet écran se prête plus au jeu de longues sessions d’utilisation pour de la lecture, du visionnage de vidéo, du multitâche…
J’espère désormais que Samsung intégrera son système de filtre physique de la lumière bleue sur le petit écran de la prochaine version du Fold car ce dernier est plus qu’efficace sur les Galaxy S10. 

Maintenant que nous avons traité du problème de l’écran externe, passons à celui qui se plie pour le confort de l’utilisateur. 
Comme le révèle Les Numériques, cette dalle Infinity Flex est particulièrement réussie. Elle concurrence les dalles des Galaxy S10. 
Tout de même, elle accuse une réflexion de la lumière assez importante ce qui est un point à améliorer dans les futures versions du produit.
Mais là n’est pas son défaut majeur.

Afin de permettre les appels vidéo, il est naturel que l’intégration d’un capteur photo frontal était nécessaire. 
C’est ce que Samsung a réalisé.

Pour ce faire, ils ont intégré à l’aide d’une encoche (alors que leur marketing s’est moqué des choix de design d’Apple à ce niveau…) deux modules photo frontal accompagnés d’un capteur ToF. 

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Image à titre d’illustration. – Samsung Galaxy Fold.

L’intégration de capteur ToF sur les appareils grand public est récente. La dénomination de ToF est Time of Flight. 
C’est un capteur spécialisé dans la modulation 3D de l’environnement proche.

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Image à titre d’illustration. – Illustration capteur ToF (Time Of Light – temps de vol).

Pour ce faire, chaque composant de la caméra projette un rayon lumineux qui sera réfléchi dans la direction opposée (soit vers la caméra) après avoir percuté une matière physique. 

Le temps nécessaire au trajet de cette lumière permet de facilement connaître la distance qui sépare le capteur des objets environnants. 
C’est ainsi que ce capteur est en mesure de constituer la scène 3D de son environnement proche.

Ce genre de capteur est utilisé aujourd’hui afin de générer l’effet bokeh (flou d’arrière plan en photographie) le plus naturel possible.
En connaissant précisément les distances, ce n’est plus un algorithme qui détermine une probable notion de la profondeur pour réaliser le bokeh adéquat mais bien une véritable mesure qui permet de créer un bokeh plus naturel car il s’intensifie et s’amoindrit en fonction des véritables distances.

Tout de même les capteurs ToF ne fonctionnent pas avec les distances lointaines ce qui reste un défi à relever pour les constructeurs afin de permettre un flou d’arrière-plan naturel

Mais à en croire le Nokia 9 PureView, la différence entre le véritable bokeh optique de ceux numérique ne se tient plus à grand chose.
Revenons-en au Galaxy Fold. 

Il comporte donc ces trois capteurs photo sur son écran interne. Le capteur ToF n’est que peu utile, il permet seulement d’améliorer le flou d’arrière plan des selfies.

Quant à la différence entre les deux autres capteur photo, elle est assez ridicule.

Ils détiennent une longueur focale légèrement différente ce qui permet des cadrages plus ou moins resserrés.En réalité, le logiciel applique aussi un petit recadrage dans l’image pour aboutir au résultat voulu.

À l’heure actuelle, cette énorme encoche qui détient trois capteurs aurait pu s’en contenter que d’un seul. Un simple module photo frontal pour réaliser de la visioconférence suffisait.

Les utilisateurs vont réaliser la plupart de leur selfie à l’aide de la caméra de l’écran extérieur. 
C’est en ce lieu qu’un second capteur est utile (mais il faudrait que son importance soit davantage justifiée…).

Pour déverrouiller du produit, comme expliqué précédemment, un capteur d’empreintes est présent sur le même bouton qui déclenche Bixby.
Samsung a introduit sur sa série Galaxy S10 le déverrouillage ultrasonique à l’aide d’un capteur d’empreinte sous la dalle Oled. 
Il serait probable de voir arriver sur une prochaine version du Galaxy Fold un système équivalent.

Si Samsung ne l’a pas intégré sur cette première version, c’est surement parce-que cela requiert de la place en plus d’être problématique sur un dispositif à double écran.

Il serait plus judicieux que ce capteur soir sur l’écran externe. 
Mais il arriverait que l’utilisateur ouvre directement l’écran interne.

C’est là que le capteur d’empreintes sur la tranche est intéressant car il est accessible quelle que soit la position du Galaxy Fold.
La solution miracle serait le capteur ToF. Au vu des spécificités de ce capteur, je juge possible son aptitude à réaliser une analyse 3D du visage tout en fonctionnant même en basse lumière.

Mais pour le moment, aucun appareil n’existe avec une telle solution de déverrouillage, ce qui remet en cause la faisabilité de mes pensées.

Il serait intéressant d’évoquer son intégration à la fois sur l’écran externe et interne du Galaxy Fold afin de permettre son déverrouillage quel que soit l’écran utilisé. 

De plus Samsung évoque la possibilité d’intégrer des capteurs sous les dalles OLED d’ici deux à trois ans à l’image des capteurs de luminosité sur les montres connectées.

Cela permettrait de ne plus avoir d’encoche sur l’écran interne et de ne pas en avoir sur l’écran externe. 

On aurait donc une reconnaissance faciale fiable, imperceptible à l’usage, qui permet une délimitation du bokeh précise en temps réel car le taux de rafraîchissement de l’image des capteurs ToF est élevé (30, 60 voir 120fps), et tout cela sur les deux écrans de l’appareil.

Pour résumer cette partie, je trouve l’encoche sur Galaxy Fold vraiment ridicule. 

Elle est très imposante, en plus de comporter des capteurs qui n’ont rien à faire en ce lieu. J’ai du mal à comprendre pourquoi cette encoche est si grande. 

Au vu de l’intégration des mêmes capteurs sur le Galaxy S10 5G, elle devrait être dans l’absolue beaucoup plus petite. 
Je pense qu’il s’agit d’une contrainte technique inévitable à l’heure actuelle. Des connecteurs et des éléments qui nécessitent de la place sont logés derrière cette encoche, la continuité de l’écran aurait pris trop de place.

Une fois de plus, il s’agit d’un défaut qui mérite d’être supprimé par Samsung sur les prochaines versions du Galaxy Fold.

Le Galaxy Fold marque aussi l’absence de prise mini jack. Un retrait tourné vers le futur et qui est d’autant plus justifié par la présence de Galaxy Buds dans la boîte du produit. 

Je vous redirige vers le texte “jack a dit, plus de prise jack” pour une analyse de mon opinion à ce sujet.

Le dernier point notable sur ce Galaxy Fold est l’épaisseur de l’appareil. Malgré les efforts de Samsung pour le rendre le plus fin possible, il est à l’heure actuelle impossible d’imaginer la diminution de l’épaisseur de certains composants. 

Je pense notamment à la batterie, qui est conçue à l’aide de deux compartiments qui logent des éléments chimiques très différents. 
La batterie est scindée en deux dans son épaisseur pour délimiter ces deux zones qui ne doivent surtout pas se rencontrer (pour éviter un drame de type Galaxy Note 7…). 

Cette contrainte physique impose une épaisseur minimum. 

À part changer de technologie de batterie, il sera difficilement possible d’imaginer plus fin. C’est pourtant la prouesse que doivent réaliser les ingénieurs sur ce type d’appareils. 

Je suis conscient que c’est un défaut majeur, comme la marque de la pliure est un défaut. Mais ce sont des points qui, j’en suis sur, vont grandement s’améliorer au fil des versions des appareils.

J’aimerais revenir sur la comparaison entre le Galaxy Fold et le Mate X. Sincèrement, je pense qu’il n’est pas possible d’élire un vainqueur tant les deux produits sont différents. 

Leur conception est opposée, mais leurs vision l’est aussi.

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Image à titre d’illustration. – Huawei Mate X

Quand le Galaxy Fold essaye de réunir ergonomie et grand écran, le Mate X mise sur grand écran et polyvalence des capteurs photos.
Il suffit de se munir des dimensions des deux produits pour appuyer mes propos. Déplié, le Galaxy Fold mesure environ 16 cm de hauteur par 12 cm de largeur. Replié, il mesure la même hauteur pour 6.2 cm de largeur.

En ce qui concerne le Huawei Mate X, il mesure également 16 cm de hauteur en étant déplié. La largeur quand il est plié est de 14 cm et demi. Replié, sa hauteur est logiquement la même quand sa largeur est de 7 cm.

Intéressons-nous à la largeur replié. Environ 1 cm d’espace différencie les deux modèles. Sur un tel format, ce n’est pas négligeable. 
Or comme je l’ai argumenté ci-dessus, un écran peu large à des intérêts à faire valoir.

La solution de Huawei accuse un défaut majeur. 
J’ai du mal à identifier les arguments des différents écrans. 
Au-delà de la prouesse technique, de la beauté visuelle du produit, j’ai du mal à identifier la frontière entre les deux écrans.
La largeur de l’écran replié donne peu d’argument à faire valoir pour l’ergonomie. 
Et quand cet écran replié est utilisé, un autre est présent sur la face “arrière” du produit.

Les seuls arguments de vente que justifie Huawei sont la possibilité de prendre des photos selfies avec la caméra “arrière” ainsi que de prendre une photo d’une personne tout en permettant à cette dernière de voir le cadrage que réalise l’auteur de la prise.

Ce sont certes des arguments plus qu’intéressants mais le Galaxy Fold pourrait aussi permettre à la personne qui pose de voir le cadrage réalisé par celui qui prend la photo quand l’appareil est déplié… Dans cette même position ouverte, le petit écran pourrait aussi permettre de prendre des selfies avec les capteurs principaux…

Cela me semble de faibles arguments pour justifier la pliure externe de l’écran qui, au passage, rend surement l’écran bien plus fragile et vulnérable à la casse.

Cette pliure externe ne permet pas non plus la recharge sans fil.
Certains argumenteront que cette recharge sans fil n’est qu’optionnel au vu de l’immense vitesse de recharge filaire.

Malgré ce chargement plus que rapide, l’intention de recharge est toujours là quand la recharge sans fil pourrait rendre la recharge transparente si son intégration systématique autour de nous était réalisée.

Toutefois, j’attends de voir l’évolution des standards actuels pour me prononcer plus en détail sur ce sujet.
Et d’ailleurs, peut-être que Huawei arrivera à l’intégrer à travers l’écran cette recharge sans fil… Mais une fois de plus, je n’ai pas les connaissances nécessaires pour juger de la faisabilité de cette idée.

L’ergonomie du Mate X replié me laisse perplexe. Son design très anguleux et sa pliure externe ne permettent pas d’avoir des bords arrondis et incurvés afin d’optimiser la prise en main. 

Au lieu de cela, les courbes sont très marqués, très brute.
Visuellement, je trouve ce design réussi, c’est original et voir l’écran se déplier est très surprenant.
À l’usage, ce design est opposé aux forme très douces de nos smartphones. 
Je laisse un partiel doute quant à la prise en main de ce produit même si dans l’absolu, il est bien plus fin que le Galaxy Fold.
L’absence de caméra avant quand le smartphone est déplié est problématique dans certaines situations.

Il est facilement imaginable d’utiliser le grand écran pour de la visioconférence, donc du multi-tâches, or ce n’est pas possible avec ce produit.
Une fois de plus, c’est un défaut qui sera très surement corrigé sur une seconde version de l’appareil.

Pour concevoir la charnière qui permet la pliure de l’écran, Samsung a déposé de nombreux brevets et leur travaille de mise au point aura duré 8 ans.

Au premier abord, cette pièce paraît simple. 

Pourtant, elle doit marquer une résistance en position ouverte sans utiliser d’aimants. Et pour accomplir cet exploit, ce sont plus de 100 pièces qui assurent grande transparence d’usage, résistance dans le temps et maintient ferme des deux parties de l’appareil.

Cette charnière doit aussi se refermer tout en laissant le moins possible d’espace. Huawei à devancer Samsung par la faible épaisseur du pliable en version replié.

Toutefois, la charnière de Huawei n’est pas assez évolué pour que l’écran soit maintenu en position fermé. C’est en fait un système avec un bouton mécanique qui doit être actionné pour ouvrir l’écran. Cela rend la tâche tout de suite moins naturel…

Là où gagne un énorme point Huawei, c’est sur le rapport écran / surface du Mate X. Déplié comme plié, les bordures sont minimes, ce qui rend (les) écran(s) de l’appareil bien plus grand(s).

Nous pourrions très bien imaginer la fixation d’un clavier au Mate X, quand cela est peu imaginable sur le Galaxy Fold. C’est pourtant une des utilisations principale des smartphones pliables selon moi.

Dans un avenir proche, en plus de l’interface du petit écran comme décrit plus haut, je m’imagine les smartphones pliables capable de se transformer en iPad.

Si je choisis le mot iPad et non tablette, ce n’est pas un hasard.

Comme l’a démontré Apple, l’ergonomie des tablettes a de l’avenir. 
C’est l’avenir de l’ordinateur selon eux. 

Pour ce faire, ils ont développé une interface totalement optimisée à de telles dimensions physiques. Multitâches, volets d’application, fixation d’un clavier physique etc… 

Ils ont également développé des applications disponibles sur MacOS pour les iPad comme Photoshop, Lightroom, Pixelmator etc…

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Image à titre d’illustration. – iPad Pro 2018 avec l’interface d’Adobe Photoshop prévu cette année 2019.

C’est très important de collaborer avec les développeurs pour faire émerger ces applications d’ordinateur sur de tels produits afin de véritablement faire décoller le marché des tablettes. Google accuse un retard majeur à ce niveau avec Android. 
C’est avec curiosité que j’attends de voir le placement de Fushia, leur nouvel os, sur le marché actuel où l’iPad songe assez seul sur le front des tablettes.

Apple est précurseur pour les tablettes. Parce-que ils ont grandement modifié iOS pour ces appareils.
La place des autres sur le marché des tablettes est très faible. Parce-que les tablettes Android ressemblent à des smartphones avec une ergonomie horrible.

C’est bien cela le problème des appareils pliables. 

Au-delà de deux concepts totalement différent entre Huawei et Samsung, un point les unis. 
Le logiciel de ces appareils est complètement dépassé.

Quand Apple s’est efforcé de repenser iOS pour l’iPad, les smartphones pliables se contentent d’un redimensionnement des applications pour occuper toute la place de l’écran.

Ce n’est pas une bonne vision de la part de Samsung et Huawei. 
Seul Apple et Google vont définir le futur du software pour ces appareils. Et une de ces possibles visions est celle que je propose.

Ecran replié, c’est l’intelligence artificielle qui doit guider l’utilisateur et minimiser l’interaction avec l’écran. On doit voir s’afficher naturellement et spontanément du contenu ciblé qui ne laissera pas l’utilisateur indifférent par l’intérêt que porte ce dernier à ce qui lui est proposé.

À l’image qu’un message publicitaire est attractif grâce au ciblage publicitaire, il faut s’imaginer exactement le même principe sur cet(s) écran(s) de taille réduite.

Le grand écran doit être impérativement un iPad.

Il doit être un iPad par le niveau de productivité et d’optimisation des interfaces que ce format propose. 
Et cela engendrera la nécessité probable d’un clavier physique et d’un stylet.

Le problème des pliables n’est pas tellement la philosophie physique opposée qui sépare le Galaxy Fold du Mate X mais plus leur besoin de voir leur logiciel se réinventer pour exploiter les multiples écrans.

“La pliure du futur”. Voici le devenir de la pliure qui forme le futur de nos smartphones, de nos tablettes et de nos ordinateurs.

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