Boeing planifie un second vol inhabité pour sa capsule Starliner 1

Publié le 7 avril 2020, proposé par Louis Viratelle.

La NASA est l’auteure d’un appel à l’industrie privée pour mettre au point des capsules en mesure d’acheminer des humains vers la station spatiale internationale ainsi que d’assurer leur retour sur terre. Les complications subis en interne lors du développement d’un tel système américain ont poussées l’agence à s’associer avec les entreprises privées. Le cahier des charges de l’appel d’offre du CCDev (Commercial Crew Devlopment) inclut le transport d’un équipage de quatre personne vers l’ISS, ainsi que leur retour sur terre avec le même effectif, mais également d’assurer la sécurité et la protection de l’équipage si un quelconque incident durant le vol serait amené à se produire. Cette capsule doit aussi servir de cellule pour isoler les personnes à bord de l’ISS si la station rencontre un problème mettant potentiellement en danger les astronautes. Enfin, la capsule doit pouvoir rester amarrée à la station pendant au moins 210 jours, durée moyenne d’une mission d’un astronaute dans l’ISS.
A la suite de cet appel, trois candidats potentiels sont retenus, à savoir Boeing, SpaceX et Dream Chaser. Les projets des deux premières entreprises sont les plus avancés et devraient permettre des vols habités d’ici quelques mois ou années.

Dans l’optique de succéder au vaisseau à succès Soyouz, Boeing a réalisé un premier vol d’essai fin 2019 avec sa capsule Starliner. Il se résulte à un échec partiel car il n’accomplit pas sa mission principale, à savoir rejoindre l’ISS en toute sécurité et s’amarrer à celle-ci. Durant le vol allé, plusieurs failles ont été détectées. Elles sont logicielles comme matérielles et concernent une mauvaise automatisation de la capsule, celle-ci n’aurait pu rejoindre l’orbite prévue sans faire appel à une correction humaine exceptionnelle et non anticipée.

Boeing planifie un second vol inhabité pour sa capsule Starliner 2

Vue d’artiste de la capsule Starliner.

Durant ce vol d’essai, le module réutilisable Starliner aurait entre autre perdu communication avec la terre à cause d’une erreur informatique, un phénomène qui aurait pu rendre la capsule incontrôlable à distance. D’autres erreurs ont été diagnostiquées, comme par exemple lors de la séparation du module de service et du module habité (une spécificité de cette capsule), une opération qui se produit avant l’entrée atmosphérique. En effet, à la suite de la séparation des modules, les deux parties auraient pu s’entrechoquer sous l’effet des propulseurs activés à ce moment. Ces déstabilisations évitées par les rectifications humaines auraient pu modifier les trajectoires, abîmer la capsule et avoir des conséquences sur le bouclier thermique, donc sur la phase d’atterrissage.
La capsule a aussi connu des défaillances au niveau de son horloge, un outil indispensable pour activer en temps et en heure les différents composants afin de rejoindre les bonnes orbites. Durant ce vol de nombreux autres défauts ont pu être notés en plus de ces principaux décris, de telle sorte que la NASA met en évidence 61 points à corriger avant le prochain lancement. Bien que cette première tentative n’est pas totalement concluante, la phase d’atterrissage sur la terre ferme est une réussite. Après que les équipes aient décidé d’abandonner l’arrimage de la capsule par crainte de provoquer des complications plus graves et injustifiés avec l’ISS, les systèmes de freinage et de stabilisation de la capsule lors de son atterrissage ont fonctionnés correctement et en totale autonomie.
Les phases de mise en orbite de la capsule et de retour sur terre sont donc validés, et fort heureusement pour Boeing, le test portait prioritairement sur ces deux étapes. Seul le voyage de la capsule vers l’ISS s’est montré faillible et bien que les ingénieurs au sol ainsi que l’équipage à bord auraient pu totalement contrer ces désagréments, un second essai qui succède aux rectifications apportées est désormais planifié à l’aide du lanceur Atlas V avant l’utilisation grandeur nature de la capsule américaine. Le financement de cet envoi est déjà acté, seul la date exacte du lancement reste encore méconnu, bien qu’il se produira très prochainement.

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