Rendez-vous le 3 septembre pour Artemis-1 : SLS devrait à nouveau essayer de décoller sur une nouvelle fenêtre de lancement

La tentative de décollage du 29 août dernier est échouée. Une défaillance technique engendrant une surchauffe d’un des moteurs du SLS a obligé la NASA à annuler la procédure de lancement.

|Écrit de Louis Viratelle
Remerciements à Mathis Archambaud pour sa contribution. 
Publié le 31 août 2022. 

|Écrit de Louis Viratelle. 
Remerciements à Mathis Archambaud pour sa contribution. 
Publié le 31 août 2022. 

🔴 Il existe une version plus récente de ce sujet, disponible via cet hyperlien. Les informations de ce présent article sont susceptibles de ne pas tenir compte des derniers évènements relatifs à la mission Artemis-1.

Beaucoup de regards étaient tournés vers cette fusée le 29 août dernier. Mais malgré l’enthousiasme général qui régnait autour du lancement, la technique a eu raison sur l’émotion. La NASA ambitionnait de faire décoller pour la première fois son SLS afin qu’il puisse mener à bien sa première mission, Artemis-1.

La procédure de remplissage en ergols (hydrogène et oxygène liquide) des différents réservoirs du lanceur est une étape délicate en amont du décollage. La structure des réservoirs est mise à rude épreuve : son étanchéité, sa résistance thermique et une partie importante des tuyauteries à bord sont sollicitées. Ces réservoirs stockent d’immenses quantités de composés inflammables qui peuvent exploser, à des températures négatives (-253°C pour l’hydrogène, -145°C pour l’oxygène).

Alors que la procédure du remplissage est lancée, le système informatique qui analyse le comportement du SLS lors du remplissage signale au cours des remplissages deux anomalies distinctes. La première est une fuite au niveau d’un tuyau. Le remplissage est interrompu, puis reprend de nouveau. Le problème est résolu et la procédure continue, après un premier retard.

Plus tard, 40 minutes avant la fin du compte à rebours et alors que les réservoirs contiennent déjà une quantité d’ergols très importante, un autre défaut surgi.

Une petite quantité des ergols doit normalement servir à refroidir les moteurs du lanceur. Des vannes sont ouvertes et le liquide doit se répandre dans des conduits prévus à cet effet. Seulement les informations transmises sur la température des moteurs indiquent que le moteur RS-25 numéro 3 ne se refroidit pas assez.

Sa température serait restée bien trop élevée pour envisager un décollage dans la plage thermique de fonctionnement.
Le fonctionnement de la vanne permettant de répandre l’ergol dans le système de refroidissement de ce moteur est dans un premier temps remis en cause.

Mais d’autres informations suggèrent que l’anomalie viendrait plutôt du système informatique en charge de récolter et de transmettre les informations en temps réel sur le SLS. À ce jour c’est plutôt une défaillance de mesure qui semble être la cause des anomalies. Les données du lanceur ne sont pas identiques à celles relevées au sol.

Cette deuxième hypothèse excluant une anomalie sur le lanceur en lui-même reste la plus souhaitable. Les modifications à apporter sont mineures et permettent d’envisager une nouvelle tentative de lancement rapidement.

La NASA a communiqué sur les améliorations apportées par suite de cet incident. Elle indique avoir amélioré le système de purge, ainsi que modifié le système de mesure de la température et le pas de tir pour éviter de nouvelles anomalies. Elle devrait également refroidir plus rapidement les moteurs durant la procédure avant le décollage.

À l’heure actuelle, la fenêtre de tir du 3 septembre à 20h17 (heure française) est envisagée. Le lanceur devrait être opérationnel pour cette date, même si les prévisions météo sont pour le moment moins propices qu’avec la première tentative de décollage.

Concernant les problèmes rencontrés, ils n’étonnent en rien les spécialistes du spatial. SLS n’a en effet encore jamais réussi à boucler un remplissage dans sa globalité. La dernière répétition en date qui n’envisageait pas le lancement du lanceur avait été arrêtée à T-29 secondes. Pour en arriver à ce stade, l’agence avait en plus fait la concession d’ignorer une petite fuite notifiée.

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