La mission spatiale nommée « Alpha » auquel le français Thomas Pesquet participe est officielle

Il s’agit du premier Européen à utiliser la capsule américaine « Crew Dragon » , qui procédera à son second vol habité depuis sa mise en service. Un point sur les objectifs et spécificités de cette mission.

|Contenu de Louis Viratelle et Bogdan Geambasu
Publié le 30 août 2020. 

|Contenu de Louis Viratelle et Bogdan Geambasu. 
Publié le 30 août 2020. 

Le premier vol habité de la capsule « Crew Dragon » développé par SpaceX fut un succès en tout point de vue. Le retour sur terre de la capsule fut aussi réussi que son amarrage à l’ISS. Ce moment marque alors une nouvelle date dans l’histoire de l’astronautique américaine et une nouvelle étape dans l’organisation nouvelle de la NASA qui collabore de plus en plus avec les entreprises privées pour les projets spatiaux tout en apportant leurs compétences et leurs exigences. 

Le véhicule spatial américain va donc réaliser régulièrement les prochains vols vers la station spatiale internationale. La capsule russe Soyouz risque quant à elle de voir son utilisation grandement amoindrie, bien qu’elle gardera à jamais sa renommée pour sa fiabilité qui a fait ses preuves pendant plusieurs décennies. Son opérabilité reste toujours effective, y compris pour les clients internationaux. Nous imaginons d’ailleurs que les Russes la privilégieront pour accéder à l’espace de manière autonome.

Pour son second vol commercial (mais quatrième orbital), Crew Dragon embarquera quatre passagers, dont Thomas Pesquet, premier Européen et français à utiliser la capsule aux aires futuristes. L’ingénieur français est qualifié de spécialiste de mission, aux côtés des deux Américains Shane Kimbrough et Megan McArthur qui seront respectivement commandant de bord et pilote du véhicule spatial. L’équipe sera complétée par le Japonais Akihiko Hoshide, qui sera le second du continent asiatique à emprunter Crew Dragon au moment du lancement.

Cette mission composée de quatre astronautes à bord d’une capsule est une première depuis très longtemps, en effet le système russe était limité à trois usagers.

Le nom de la mission est Alpha, en référence au système stellaire le plus proche de la terre, nom qui perpétue également la tradition française qui consiste à nommer les missions spatiales en faisant référence à ceux d’étoiles ou de constellations. « Alpha » a aussi une prononciation quasi identique dans toutes les langues et il s’agit de l’appellation d’origine de l’ISS. Enfin il s’agit aussi de la première lettre de l’alphabet grec, c’est donc un nom aux multiples significations.

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Le logo de la mission « Alpha », le module « Crew Dragon » de SpaceX, vue de l’ISS (International Space Station), portrait de Thomas Pesquet.

Les artistes graphiques de l’ESA qui ont conçu le logo de la mission l’ont voulu esthétique mais pas pour autant insignifiant. Il illustre le lanceur Falcon 9 qui propulsera dans l’espace la capsule Crew Dragon présente à son sommet. Tout en haut se trouve l’ISS stylisée aux couleurs du drapeau français. Les dix-sept traits circulaires de couleur reprennent les dix-sept objectifs de développement durable des Nations Unis et les dix étoiles en arrière-plan rappellent l’une des significations du nom de la mission mais également le nombre d’astronautes français à être allé dans l’espace.

Le début de la mission Alpha est planifié pour le printemps 2021 bien que la date exacte du lancement reste à définir. Le départ ne s’effectuera pas à Baïkonour au Kazakhstan comme en 2016 mais bien en Floride depuis Cap Canaveral en raison de la nationalité du lanceur et de la capsule.

L’entrainement de l’équipage a débuté, bien qu’il soit beaucoup plus rapide que celui qui précédait la première mission. En effet, il est plus question de valider des compétences déjà acquises que d’entreprendre un apprentissage complet. Le plus gros de cette partie sera surement la familiarisation avec Crew Dragon dont l’interface homme machine beaucoup plus moderne et la conception divergent complètement du système Russe (présence du numérique et des commandes tactiles dominantes, etc…).

Cet entrainement prendra aussi compte du contexte actuel du COVID-19. Cela signifie que les formations distantes sont privilégiées et qu’elles comporteront également de nouveaux points afin d’éviter tous risques liés à l’épidémie.

L’objet de la mission sera avant tout scientifique, comme c’est le cas pour celui de tous les astronautes à bord de l’ISS. Bien que les expériences exactes ne soient pas encore dévoilées, nous savons que Thomas Pesquet  procédera à des expériences sur des cellules souches de cerveau afin d’étudier leur vieillissement prématuré dans l’espace.

Cela est dû à l’absence de gravité mais également aux hostilités de l’espace que les différentes couches de l’atmosphère terrestre nous permettent d’éviter (radiations, rayonnements solaires et cosmiques). C’est un programme assez signifiant étant donnée la volonté de réaliser des missions de plus en plus ambitieuses et longues, premièrement vers la lune et dans une perspective plus lointaine vers la planète Mars.

Pendant ses heures libres, nous pouvons imaginer assez naturellement que Thomas Pesquet continuera son travail photographique depuis son point de vue qui en fait rêver plus d’un. Il continuera surement sa sensibilisation à la fragilité et à la beauté de notre planète à travers ses réseaux sociaux.

Modifié le 1er septembre 2020.

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