Le 22 mars 2019, produit et rédigé par Louis Viratelle.
Depuis maintenant plus de trois mois, je porte quotidiennement une montre hybride.
Beaucoup sont sceptiques par ce marché qui rend votre poignet connecté. À moi d’argumenter pour vous prouver l’utilité d’allier montre et technologie.
Il existe deux types de montre connectée.
Les smartwatches, qui sont composés d’un écran qui occupe toute la surface du boîtier, et les hybrides. Ce dernier type de montre comporte des aiguilles physiques et peut (à l’image de la Steel HR) contenir un écran. Les aiguilles ne fonctionnent pas avec un système mécanique d’horloger mais à l’aide de servomoteurs. Autrement dit, l’ensemble de la montre est géré électroniquement.
Ces montres hybrides ont un principal intérêt comparé aux smartwatches, leur autonomie. Vous allez tenir une vingtaine de jours avec la Steel HR. Et vous tiendrez encore plus avec les derniers modèles sortis chez Withings. Ces dernières versions sont encore plus abordables mais elles n’ont pas d’écran.
Cela ne veut pas dire que la Steel HR n’est plus d’actualité. En effet, Withings garde à son catalogue l’ensemble de leurs produits et il n’y a pour le moment pas de succession (cette dernière serait peu utile vu qu’aucun point très important n’est vraiment manquant comme nous le verrons plus tard). De plus, une fois la batterie faible, la montre désactive son écran mais continuera d’afficher l’heure avec ses aiguilles pendant un mois supplémentaire.
Une smartwatch, peut montrer beaucoup d’information dues à la largeur de son écran. Cela sera utile pour ceux qui veulent afficher de multiples informations pendant leurs sessions de sport. C’est l’occasion également de gagner en lisibilité, en particulier pour les notifications. Enfin, et c’est un point qui les différencie des hybrides, elles permettent une interaction avec l’écran comme sur un smartphone.
Mais….. Pour utiliser un smartphone, nous le tenons entre nos mains, de manière assez naturel. Or vous ne passerez pas plus de 10 secondes sur votre montre due au fait qu’elle est fixée à votre poignet et que son ergonomie est limitée par son petit écran.
Mais les principaux constructeurs de smartwatches ont pensé l’ergonomie des interfaces comme sur un smartphone.
Des menus, des sous-menus, des applications, des pages d’applications, des options par dizaines. Bref rien n’est optimisé pour l’utilisation !
Une interaction avec une smartwatch devrait se limiter à deux sélections du bout du doigt et ne devrait durer plus de 10 secondes. Autrement dit, je trouve le travail réalisé sur ces montres horribles !
Si je devais créer ma smartwatch, elle n’aurait pas d’application ou extrêmement peu, aucun menu et aucune possibilité de naviguer entre les pages avec un multi-tâches.
Son logiciel se limiterait à une interface qui regroupe toutes informations nécessaires dans l’ordre de priorité. Et ces priorités seraient définies en fonction du contexte. Je vois une très grande utilité à l’IA et aux NPU pour le grand public sur ce genre de produit.
L’utilisateur lève le bras, voit l’heure et les informations les plus successibles de l’intéresser. Par exemple, il sort de chez lui à 7h en semaine, le trajet vers son lieu de travail s’affiche. Mais l’utilisateur connaît parfaitement son trajet car il n’utilise jamais le plan proposé par sa montre. Cette dernière remarque qu’il regarde plutôt l’heure du prochain bus qu’il prend. C’est à la montre de lui en informer. Aussi, il consulte ses notifications Twitter dans le bus. La montre devrait lui indiquer la dernière notification non lue d’un des comptes qu’il suit le plus après avoir validé son trajet via sa montre.
Il se couche le soir, l’alarme et un résumé de la journée lui est proposés.
Il est au travail, son emploi du temps est affiché.
Si l’utilisateur veut envoyer un sms ou autres, cela s’effectuera par la voix. Une fois la conversation engagée il peut répondre par un smiley ou toujours par la voix. Son message sera envoyé de manière vocale ou traduit en texte via une reconnaissance vocale.
Voilà comment j’imagine l’interaction entre l’humain et sa smartwatch. Ce n’est pas l’utilisateur qui va chercher une information comme sur son smartphone, mais l’information qui vient vers l’utilisateur. C’est la meilleure des manières de limiter l’usage de son smartphone et de rendre les smartwatches intéressantes.
Autant dire à travers ces exemples que je ne recommande pas les smartwatches à part pour des usages bien particulier comme le sport d’assez haut niveau.
Pour avoir testé pendant deux ans une smartwatch, mon usage s’est finalement limité à regarder l’heure, regarder ma dernière notification quand une vibration me le faisait savoir, mettre le réveil après d’innombrables successions d’appuis désagréable sur l’écran et démarrer une session de sport.
Or tous ces usages peuvent se réaliser bien plus naturellement via une montre hybride qui a l’occasion sera bien plus belle et produira un effet moins “brute” visuellement comparé à la carrure imposante des montres connectées. L’occasion pour moi de retrouver un design horloger que j’affectionne particulièrement.
Quand j’ai eu à mon poignet la Steel HR, j’ai redécouvert la liberté de lire l’heure sans faire un geste volontaire pour activer l’écran, ne pas passer par la case chargement tous les deux jours, ne plus passer 3 minutes dans les menus inutiles pour démarrer une session de sport.
J’ai aussi retrouvé l’élégance d’une montre qui paraît traditionnelle au premier abord et la finition admirable d’un boîtier unibody et d’un cadran physique.
Tout est simplifié au minimum et vous ne passerez pas plus de 10 secondes pour trouver ce que vous cherchez.
Withings a réussi un pari. Celui de rendre la frontière entre la montre connectée et la montre d’horloger invisible autant visuellement que dans l’interaction avec cette dernière.
Un simple appuie sur son unique bouton vous amène sur l’heure après vous avoir affiché la date.
Vous parcourez les différentes informations via ce même bouton. Vous pouvez accéder au nombre de pas, aux calories brûlées, à la désactivation/activation des vibrations, au nombre de kilomètre parcouru à pied, à la pulsation cardiaque (qui est prise à intervalles de temps régulier tout au long de la journée), à votre réveil, et au pourcentage de votre batterie.
L’ordre et l’affichage de ces éléments sont paramétrable, libre à vous de choisir ceux que vous voulez afficher.
Enfin, vous pouvez démarrer une session de sport via un appui prolongé sur l’unique bouton. Vous choisissez un des sports que vous avez déjà retenus via l’application puis un second appuie long démarrera votre session.
Il est possible de faire défiler des éléments comme le rythme cardiaque, la durée de la session et d’autres informations en fonction du sport.
Enfin, hormis l’heure, une troisième aiguille affiche le pourcentage de nombre de pas que vous avez réalisé dans la journée.
La présence de cette aiguille est très significative.
Elle permet très simplement de savoir où vous vous situez par rapport à votre objectif.
Cet élément est tout le temps visible, je le consulte à chaque fois que je regarde l’heure. C’est la meilleure des manières de se rendre compte de notre progression. Bravo !
Mon ancienne montre connectée se contentait d’afficher le nombre de pas, suivi de mon objectif de nombre de pas. Mais je trouvais cette donnée insignifiante.
Cela ne parle à personne un nombre de pas ! Afficher un objectif en pourcentage, c’est parlant, encore plus quand c’est une aiguille qui doit faire le tour entier du cercle qui l’entoure.
Petit bémol, j’aurai bien aimé qu’il soit possible d’intégrer à cet objectif l’effort que nous réalisons lors d’une session de sport.
Imaginez que vous restez chez vous toute une journée mais par contre, vous partez faire de la natation. Votre objectif restera assez bas car vous n’avez pas beaucoup marché mais vous avez tout de même réalisé un effort sous une autre forme que celui de pas.
Seul un footing ou une marche à pied comptabilisera votre effort dans votre objectif vu que vous marchez. Une simple option pour prendre en compte les efforts physiques dans l’objectif est bien venue ! Misfit, un des concurrents de Withings, fonctionne de cette manière, grâce à des points attribués.
La finition de la montre est à l’image de son ergonomie. C’est irréprochable ! Seul le sachet qui contient le chargeur de la montre lors de son déballage n’inspire pas la qualité et ne fait pas premium ce qui gâche le travail réalisé sur l’ensemble.
Après trois mois d’utilisation, aucune rayure apparente n’est présente sur le verre du cadran.
Des micros rayures invisibles à 20 cm sont présentes sur le boîtier mais rien d’anormal. L’ensemble respire la qualité, aucune fente n’est visible entre l’assemblage du verre du cadran et le boîtier.
La montre paraît robuste, elle a pris quelques chocs mais n’a retenu aucun impact visible.
Le bouton demande une pression assez forte pour répondre mais je trouve ce choix parfait pour une montre, il ne s’active jamais sans qu’on le veuille.
On perçoit très bien le clic et le tout n’accuse aucun jeu d’assemblage.
Un petit détail regrettable, quand on appuie à intervalle rapide sur le bouton pour accéder à une information spécifique, l’interface accuse des animations qui certes fluidifie l’expérience mais ne permettent pas une navigation rapide.
Dans la limite de techniquement réalisable, il serait judicieux que les animations soient désactivées quand on appuie à intervalle très rapide sur le bouton comme je l’ai vu sur d’autres interfaces.
À proximité de l’écran de la montre se situe le capteur de luminosité ambiant. Ce dernier est invisible, dissimulé sous le même petit rond noir qui comporte également l’écran Oled. Ce capteur règle automatiquement l’intensité lumineuse de l’écran. Dans l’ensemble, cela fonctionne bien mais de temps à autre, l’écran s’avère peu visible en plein soleil car la luminosité n’est pas réglé automatiquement à son point le plus haut. Ce problème est surement dû au fait que la montre est des fois dans l’obscurité sous notre manche et que sa réactivité pour changer le taux de luminosité est assez faible. Il est possible tout de même de régler la luminosité manuellement depuis l’application.
La montre affiche les notifications via son petit écran, on peut décider de celle que l’on veut voir depuis Health Mate.
Pour nous avertir de la venue d’une d’entre elles, une vibration surgit. Elle est assez douce et peu percutante. C’est parfait pour recevoir une notification d’autant qu’elle ne fait que très peu de bruit.
Tout de même j’aurai bien aimé que ces vibrations soient plus intenses en particulier pour la fonctionnalité réveil. En effet les vibrations ne sont pas suffisantes pour me réveiller le matin. Elles devraient suffire à ceux qui sont sensibles pendant leur sommeil (contrairement à moi qui ne le suis pas du tout). La fonction réveil vous demande de configurer un intervalle de temps pendant lequel la montre peut vous réveiller. De ce fait, elle choisira un moment où vous êtes agité pour vous réveiller car votre sommeil est moins profond.
Pour pousser l’expérience, j’aurais trouvé intéressant d’avoir le résumé de la journée ponctué de vibrations quand on se couche même si je doute de la faisabilité de cette idée sans gyroscope.
La connexion Bluetooth entre mon smartphone et la montre est parfaite.
Passons à l’application Health Mate.
Cette dernière est tout simplement la meilleure parmi celles que j’ai pu tester !
Les graphiques sont précis et bien visualisables, les données classées de manière complètement logique.
Pour la première fois, j’ai plaisir à ouvrir une application de santé. Je la consulte au moins une fois par semaine voire bien plus ! Samsung Health, Misfit, prenez-en de la graine !
La charge de la montre s’effectue très facilement via le socle fourni. Dommage que l’aimant qui maintient en place la montre ne soit pas assez puissant pour que la montre ne se dissocie pas de son chargeur quand on prend l’ensemble par le socle d’alimentation.
Autre élément lié à la charge, un dédoubleur est présent sur le socle, ce qui nous oblige à poser la montre dans un unique sens. Il aurait été intéressant que la charge puisse se réaliser peu importe le sens par lequel la montre est connectée. C’est ce système que propose la Gear Fit 2 de Samsung. Encore plus dans l’air du temps, on pourrait imaginer un système de recharge sans fil, mais cela demande une modification du boitier. Je suppose que la place est très restreinte car le système mécanique de gestion des aiguilles doit être imposant.
Je salue tout de même l’ingénierie de Withings qui exploite la conductivité du boîtier pour faire passer un des deux pôles du courant continue. De ce fait, un seul connecteur est présent sur la montre (indépendant du châssis) pour laisser passer le courant de pôle opposé.
La montre permet de capter beaucoup de sport. Les données enregistrées sont cohérentes et précises pour une grande majorité de sports. Cette montre est un bon traqueur qui n’a pas tendance à exagérer les données comme certains concurrents. Il ne faut pas s’attendre non plus à une captation poussée, mais ce que propose Withings contentera la très plus grande majorité.
Comprenez que la diversité des fonctions que permet cette montre la rend excellente pour l’utilisateur qui cherche à améliorer la connaissance de sa santé sans pour autant vouloir utiliser un tel produit pour un usage bien précis. Ce que propose Withings pour l’utilisateur moyen est en fin de compte, excellent.
Pour conclure, je recommande les yeux fermés la Steel HR de Withings. Le travail réalisé par cette marque Française est vraiment excellent.
Certains points peuvent être améliorés mais ils sont souvent logiciels, des correctifs software pourront peaufiner encore plus l’ensemble.
Les montres hybrides ont un bel avenir devant elles par leur simplicité, l’ergonomie et l’apport d’informations qu’elles proposent.
C’est un produit connecté mais qui ne le paraît pas. On ne s’en rend pas compte, que ce soit visuellement ou dans l’interaction avec ce dernier.
C’est une vraie réussite technique, la technologie est vouée à être de plus en plus transparente et c’est le principe que suit cette montre.
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