|Écrit de Louis Viratelle.
Publié le 30 juillet 2021.
|Écrit de Louis Viratelle.
Publié le 30 juillet 2021.
Avec la même ADN que « l’hymne aux objet remarquables », le contenu éditorial de TechMilisme bénéficie désormais d’une section éditoriale spécialisée dans la présentation de services numériques. « L’hymne au numérique » traite de produits numériques qui se démarquent. Qu’il s’agisse d’une rédaction sur une application de gestion financière, sur un service de prise de notes ou même sur un cloud, l’aspect dématérialisé caractérise cette section éditoriale.
L’idée est de formuler sur des produits numériques qui ont su se démarquer grâce par exemple aux bénéfices qu’ils apportent au quotidien, à leur ergonomie ou encore à leur éthique vis-à-vis du stockage et de l’analyse des données utilisateur.
Lydia est l’application par excellence qui montre les bénéfices que nous pouvons tirer du numérique. L’entreprise française du même nom développe depuis maintenant 10 ans un moyen qui révolutionne la relation des utilisateurs avec leurs finances.
A la base, l’idée de Lydia est de faciliter le paiement entre amis. Autrement dit, d’apporter un moyen moins austère que le virement bancaire avec les IBAN pour transférer de l’argent numériquement. A mesure que les années se sont écoulées, l’application s’est enrichie tout en gardant la même philosophie : simplicité, instantanéité et clarté.
Lydia en 2021, c’est une « super application » qui condense quasi toutes les fonctionnalités bancaires traditionnelles que nous utilisons, sans pour autant être une néobanque à proprement parlé.
La plus grande force de cette application est à mon sens de pouvoir combiner sur une seule interface la vue de l’ensemble de ses comptes en banque « traditionnels ». La polyvalence de Lydia est telle que vous pouvez lier la plupart des banques qu’il existe pour consulter votre solde et vos transactions, mais aussi pour virer et créditer de l’argent.
Parallèlement, Lydia propose son propre système de support financier qui peut compléter vos comptes bancaires traditionnels, voir les remplacer.
Votre compte Lydia permet de stocker de l’argent et de bénéficier de l’instantanéité et des possibilités du numérique.
Avec les supports de stockage de Lydia, vous pouvez envoyer ou recevoir de l’argent instantanément à un autre utilisateur de l’app, créer une page en ligne pour qu’on puisse vous donner de l’argent en payant par carte bancaire, partager un compte avec un autre utilisateur, créer des « tirelires » qui sont des « sous-comptes » que vous nommez pour réunir une somme financière dédiée à une occasion particulière, ou encore connecter une carte bancaire physique Lydia à un de vos comptes.
Cette carte gérée par le réseau Visa, rattaché à un IBAN français est entièrement contrôlable. On peut par exemple piloter la source du compte utilisé pour payer ou encore faire des retraits d’argent liquide depuis un guichet, comme avec les banques traditionnelles.
La transparence fait contraste avec les sombres interfaces de certaines banques physiques. Lydia permet par exemple de consulter sur l’app notre positionnement comparé au quota sans surcoût proposé par son forfait (Lydia Bleu a des limites qui suffiront amplement à la plupart des utilisateurs, proches des banques traditionnelles).
Cela permet d’éviter les mauvaises surprises en étant facturer suite à un dépassement des limites de la version gratuite ou des abonnements « Lydia Bleu » et « Noir ».
Mais le plus grand coup de maître de Lydia reste d’être arrivé à liquider l’aspect austère et théorique des finances. L’application permet un aperçu très explicite de sa configuration financière. Les « boites » (qui sont identiques peu importe la banque qui est derrière) dans lesquels sont affichés votre solde montrent l’argent stocké sur chacun de vos comptes. Un appui sur l’une d’entre elles vous permet d’accéder à toutes les possibilités permises par votre compte, qu’il soit géré par une banque traditionnelle, ou Lydia (la boite peut aussi être par exemple une tirelire ou une cagnotte).
En dessous des boites est visible l’ensemble de vos transactions financières, qu’il s’agisse d’une quelconque entrée ou sortie d’argent y compris par carte bancaire.
Là encore, Lydia apporte un vent de clarté impressionnant. L’application détecte les libellés associés à chaque opération qui sont souvent incompréhensibles car illisibles en une inscription assez claire pour savoir par exemple facilement le magasin depuis lequel l’argent a été débité.
Ainsi le libellé « ACHAT CB FARMACIA SALVA 21.07.21 EUR 4.50 CARTE NO 765 APPLE PAY » est par exemple renommé avec élégance en « Pharmacie », avec le logo du commerce, l’argent débité et la date. Comprenez qu’au quotidien, vous avez réellement l’impression de maîtriser l’activité qui se cache derrière vos comptes.
Bien que ce système automatisé pour renommer les transactions n’est pas parfait (il peut déformer le nom de l’enseigne, mal interpréter et ne pas afficher de logo), le travail sur la clarté de l’information est impressionnant dans bien des cas !
Autre ajout plutôt bien trouvé, vous pouvez avoir une notification lorsqu’une transaction supérieure à une certaine valeur est effectuée depuis un de vos comptes. Ainsi vous êtes directement notifié, ce qui vous permet d’éviter de mauvaises surprises (on aimerait voir en complément des notification l’arrivée de widgets sur iOS 14)…
L’ensemble de l’application est pensé sur ces détails, quelque soit la fonction utilisée. De la visibilité graphique lorsque vous programmez une transaction récurrente à l’intuitivité d’un virement entre compte qui s’effectue en un glissement, vous redécouvrirez vos finances plus explicitement qu’en se référant au sourire crispé de votre conseiller bancaire ou à la couleur de sa cravate du jour !
La force de l’application (mais aussi sa grande spécificité face aux autres solutions) est d’être arrivé à s’intégrer avec les banques traditionnelles. Toute l’ergonomie et l’esthétique propre à Lydia n’engendre pas nécessairement de confier une grande partie de son patrimoine à une jeune entreprise.
Vous pouvez jouir de la stabilité et de la stature des banques physiques, tout en ayant un moyen mobile évolué mais simple pour réellement avoir vos comptes en main.
Mais Lydia s’aventure encore au-delà et propose en plus de ses propres comptes courants une panoplie de services numériques souvent liés à la finance. Que ce soit les comptes épargnes, les achats différés, les cartes cadeaux, les assurances ou encore les investissements financiers, Lydia a noué et noue des dizaines de partenaires pour élargir toujours plus le cercle auquel s’applique l’ergonomie et la clarté de l’app.
Concernant la sécurité du service Lydia, l’entreprise y dédie plusieurs pages de son site. Malgré la facilité que libère l’application, Lydia assure penser dès la conception de chaque fonction la sécurité qui va avec.
On apprend par exemple que l’entreprise collabore avec de nombreuses entités tierces, ce qui lui permet de déléguer certaines compétences par exemple étroitement liées avec les comptes financiers ou encore le paiement par CB en ligne.
Parmi les outils sécuritaires employés par Lydia, on peut citer les clés RSA asymétriques, le chiffrement symétrique en 256 bits ou encore l’anonymisation des données personnelles et l’usage des capteurs biométriques pour verrouiller l’accès à l’application.
Ces termes plutôt rassurants restent pour autant assez vagues et il est difficile de savoir exactement les limites de l’utilisation de ces outils.
Gardons en tête que les entités financières doivent veiller à éviter que leurs services permettent de support pour l’argent blanchi ou à favoriser des pratiques financières pas légales au regard de la loi.
Ainsi il coule d’eau source que Lydia a accès à vos transactions, à l’activité sur vos comptes et se réserve le droit de bloquer partiellement ou totalement vos comptes si une activité suspecte est détectée (ce que j’ai pu d’ailleurs vivre, mais j’ai pour ma part eu affaire à un support efficace qui a rapidement rétabli l’accès à mes comptes suite à un contrôle).
Vous confiez des données sensibles à une entreprise qui peut déduire de votre activité vos achats et une grande partie de vos déplacements et de votre vie en se référant à l’usage de l’application.
Reste que les tarifs des versions payantes sont assez hauts pour que l’on puisse imaginer que le business model de l’entreprise s’établit uniquement avec ses utilisateurs payants et le dépassement des limites d’usage et non pas grâce à la monétisation des profils utilisateurs. C’est d’ailleurs ce qui est revendiqué (plutôt légitimement) par l’entreprise.
Rapidement l’application vous demandera de vérifier votre profil. L’idée est d’associer votre compte à votre véritable identité en transmettant votre carte d’identité, pour que l’entreprise puisse légalement vous proposer ses services financiers (qui sont assez puissants) et remonter vers vous pour une quelconque raison légale.
Concernant l’assurance des fonds financiers stockés par Lydia, l’entreprise fait intermédiaire avec BNP Paribas. C’est la première banque française qui supporte l’argent des comptes Lydia, et qui permet une assurance et une protection financière qui semble assez proches des pratiques standards.
Ainsi ce « compte de cantonnement » assure une garantie bancaire jusqu’à un montant de 100 000 euros. Cela signifie que selon la loi, ce montant doit vous être restitué même si Lydia ou BNP Paribas été amené à être en liquidation.
La propriété de votre argent et sa gestion est assurée par la Société Financière du Porte Monnaie Electronique Interbancaire, un institut français indépendant. La banque de France supervise et valide également l’activité de Lydia, avec l’Autorité de contrôle prudence et de résolution.
En l’état un des plus gros défauts de Lydia demeure à mon sens l’assez grande discrétion des moyens de prise de contact avec le service client de l’application. C’est là le gros décalage de cette solution avec l’assurance que peut procurer un conseiller en banque que l’on rencontre physiquement. Avec la version gratuite comme avec l’abonnement « Bleu », le service client n’est joignable que par mail.
S’il s’est montré réactif lorsque mon compte avait été restreint par manque d’informations identitaires, j’attends toujours la réponse à deux de mes mails qui posaient des questions sur les services Lydia… Cette relation humaine que s’efforce d’entretenir les banques traditionnelles en dépit de pratiques parfois difficilement lisibles peut faire défaut à cette solution totalement numérique.
L’entreprise gagnerait à l’avenir à enrichir son support d’un moyen de contact par chat au moins pour les abonnés payants, avec une méthode de traitement des messages garantissant une réponse humaine. Le support téléphonique est pour le moment réservé à l’abonnement premium « Lydia Noir ».
Un mot tout de même sur l’interface de l’application Lydia. Je vous ai compté tout du long de cette rédaction les efforts réalisés par l’entreprise pour rendre lisible ce qui été abstrait avec les banques traditionnelles. Les derniers designs ont confirmé la polyvalence de l’application.
Mais même si la plupart des fonctions sont là, claires et simples d’usage, la barre d’icônes inférieure gagnerait surement à fusionner l’onglet « Communications » avec « Profil » et « Cartes ». La limite entre ces onglets est surement trop fine pour simplement savoir où trouver la fonction que l’on cherche. Un seul onglet regroupant toutes les options (y compris les cartes et les réglages) suivi des communications me semblerait bien plus simple et éviterait de changer à plusieurs reprises d’onglet pour trouver ce que l’on cherche.
J’aimerais également voir arriver un récapitulatif graphique de mes dépenses financières en fonction de la semaine, du mois ou de l’année. Cela permettrait d’avoir un aperçu encore plus global de ses finances et de leur évolution dans le temps. On pourrait imaginer une vue en camembert caractérisée par des couleurs qui montrent le type de compte utilisé et le type de dépense. C’est un système proposé par d’autres services qui s’intégrerait totalement dans l’esprit de Lydia.
Enfin, j’attends de pied ferme l’arrivée d’un mode sombre pour parfaire la passion que j’entretiens avec cette application, même si bien entendu je préfère que l’entreprise priorise ses efforts sur la sécurité de l’application plutôt que sur le gadget esthétique, ce que semble faire les talentueuses équipes parisiennes qui conçoivent cette merveilleuse application.
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