L’élection de Joe Biden au poste du 46ième président des Etats-Unis va marquer un virage pour la politique environnementale et écologique du pays

Le 7 novembre 2020, quatre jours après la clôture des votes afin de décider du futur président américain, le score de Joe Biden atteint la majorité des bulletins des grands électeurs selon l’Associated Press. Cette élection représente beaucoup, comme par exemple pour l’environnement.

|Écrit de Louis Viratelle
Publié le 22 novembre 2020. 

 

|Écrit de Louis Viratelle
Publié le 22 novembre 2020. 

Joe Biden devient le 46ième président des Etats-Unis d’Amérique et devrait rejoindre la maison blanche en janvier 2021 pour débuter son mandat. Au cœur de ces élections tumultueuses qui ont marqués des oppositions politiques certaines et drastiques dans le pays américain, ce sont deux hommes aux principes très divergents pour ne pas dire opposés qui se sont affrontés. L’un des aspects exemplaires qui illustre le fort contraste entre le représentant démocrate de celui républicain concerne les questions environnementales et écologiques.

Donald Trump, l’homme hostile aux démonstrations et réalités scientifiques

Depuis son élection à la présidence des Etats Unis, Donald Trump a enchainé les démonstrations prouvant son ignorance vis-à-vis des propos scientifiques.
Le président a par exemple négligé copieusement plusieurs catastrophes naturelles survenus durant son mandat dans le pays qu’il gouverne et désengagé la première puissance mondiale des accords de Paris dont le but est de rassembler différents états afin de lutter contre la dégradation de l’environnement.

Pour prendre d’autre exemples, Donald Trump a nié sur son compte Twitter le réchauffement climatique à plusieurs reprises avec pour preuve les températures basses auquel a fait fasse par exemple Los Angeles en décembre 2016. Le milliardaire prouva avec ces propos qu’il ne distinguait pas l’étude de la météorologie de celle de la climatologie, des notions pourtant piliers du raisonnement scientifique pour prouver le caractère inédit du réchauffement actuel.

L’homme n’aura pas non plus évité de critiquer Greta Thunberg, l’une des plus grandes et jeunes militantes contre la crise écologique actuelle, et qui s’avère proche de divers pôles politiques et médiatiques dans son combat.
Des exemples de ce style, nous pouvons en énumérer beaucoup d’autres avec par exemple des décrets provoqués par Trump pour favoriser l’économie du charbon aux USA (son exploitation donc son extraction), ou encore pour rendre légal des forages dans les océans Arctique, Atlantique et Pacifique. Outre ces mesures, il nommera le climatosceptique Scott Pruitt pour « protéger l’environnement » au niveau fédéral.

Ces quelques points parmi tant d’autres permettent une conclusion assez simpliste à énoncer : durant ses quatre années à la Maison Blanche, Donald Trump a enchainé les ignorances et les actions favorisant la destruction environnementale, et ce grandement via la non reconnaissance de travaux et d’exposés scientifiques aussi unanime sont-ils par moment.

Les Etats-Unis est le pays avec la marge de manœuvre la plus grande pour fonder une économie mondiale plus verte

Les Etats-Unis se positionnent comme la première puissance économique au monde et parmi l’un des pays les plus influant sur le globe. En 2017, le pays était le second émetteur de CO2 après la Chine, bien que ce chiffre nécessite d’être contextualisé pour qu’il soit réellement significatif. Premièrement, le CO2 est un gaz à effet de serre à la caractéristique non symétrique. Cela signifie que sa présence dans l’atmosphère provoque l’effet de serre, phénomène dont l’un des éléments en résultant n’est autre que le réchauffement thermique et climatique lorsque qu’il se situe dans l’atmosphère.

Or ce réchauffement s’avère de plus en plus important ces dernières années du fait de l’émission de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. La plus grande source d’émission de CO2 relève de l’activité de l’homme, et plus précisément des gaz résultants des combustions d’énergies fossiles tel que le charbon ou le pétrole.

Or dans l’ère de la mondialisation et de la globalisation des échanges dans lequel nous vivons, diviser par le nombre d’habitant le taux de CO2 émis par un pays est un calcul entièrement faux et dénué de sens.
Tout d’abord, chaque habitant d’un pays ne provoque pas dans son mode de vie et de consommation la même quantité de dioxyde de carbone.

Cependant nous pouvons nous baser sur une moyenne par habitant sans distinction de son statut social et de ses habitudes de consommation.
Mais cette simple négligence ne suffit pas à modaliser le calcul : les émissions de CO2 provoquées par un humain sur terre ne sont pas réalisées spécialement dans son pays.

Aujourd’hui, la Chine est le pays qui produit le plus au monde. Difficile d’imaginer pour un pays développé de couper toute relation avec la Chine. « L’usine du monde » porte bien son nom et nombreuses sont les industries implantées sur le sol chinois. Le textile, la production de jouets, d’appareils de haute technologie tels que les smartphones sont tant d’industries où les principales usines sont situées en Chine, pour alimenter le monde entier en produits de toute sorte

De ce fait, la consommation réalisée par un américain engendre des émissions importantes à considérer dans les pays de production, comme par exemple la Chine qui reste l’exemple type de ce phénomène. Les émissions chinoises ne peuvent être réduites à celles des habitants de la Chine. Les émissions chinoises sont la somme des émissions de pays du monde entier, réunit sur un territoire, dont celles des habitants vivants en Chine.

En prenant en compte ce facteur, les habitants qui vivent en Amérique sont parmi les plus émetteurs en CO2, que ce soit sur leur territoire mais également sur les territoires d’autres pays pour assouvir leur besoin de production, donc de consommation.
Et comme écrit précédemment, Donald Trump a dirigé son pays dans la totale indifférence aux questions de réchauffement climatique et de détérioration de l’environnement. 

Cependant sa politique vise entre autres la création d’emplois. Il a pour se faire limité voire supprimé l’impact que pouvait avoir des régulations en faveur de la protection de l’environnement pour créer des emplois et comme vu précédemment, relancer des industries qui étaient dans une situation critique telle que celle du charbon. 

Donald Trump a en quelque sorte privilégié la relance de certains secteurs impactés par un mouvement de protection de l’environnement plutôt que de favoriser l’invention et la création du marché de l’emploi de demain, probablement plus axé sur des métiers concrétisant et mettant en œuvre des solutions pour protéger l’environnement et continuer le développement économique avec pour l’un des facteurs prédominants, son impact environnemental.

Cependant, sa politique de création d’emploi visait également à l’ouverture ou à la réouverture d’usines sur le territoire américain, qui ont pu dans le passé être délocalisés, en Chine par exemple. L’un des effets secondaires et indirect de cette volonté de relocalisation était dans le sens de la protection de l’environnement, vu qu’elle était sous une certaine forme, contre la mondialisation. Produire sur le territoire américain, c’est limiter le transport des objets de leur lieu de fabrication vers leur lieu de consommation. C’est donc un moyen de limiter l’usage massif de combustibles fossiles comme le font via le kérozène les très polluants portes conteneurs.

Il est peu probable que cette démarche soit anéantie par Joe Biden. Pour autant, le futur président risque de déplacer les causes de cette relocalisation sur les critères environnementaux et écologiques plutôt que sur la création d’emploi et sur le slogan mythique de Trump « America First »

Le rôle des Etats-Unis est aussi celui d’un leader, celui d’un exemple, car il en est un pour beaucoup. La conscience écologique du pays, la participation de celui-ci dans des conseils et des projets internationaux ne peut qu’être favorable à la « mondialisation de l’importance de l’écologie ». Si l’Amérique réussi à transformer son économie tout en gardant sa puissance et sa supériorité, alors il ne fait que prouver au monde entier que la transition est envisageable et nécessaire.

Joe Biden, ou l’espoir d’appuyer nationalement une conscience environnementale affrontée par certaines entreprises, Etats et villes d’Amérique

Fait étonnant, malgré la destruction massive par Donald Trump de tous les fondements entrepris par ses prédécesseurs pour limiter les impacts de l’humain sur l’environnement, le bilan carbone américain n’a pas pour autant flambé ces quatre dernières années, loin de là. Les engagements de l’Amérique pris sous la candidature de Barak Obama à l’échéance de 2025 sont au final pour le moment respectés. Cela s’explique en parti par le système politique Américain, mais également par les consciences de certaines entreprises où la transition environnementale est un réel enjeu de compétitivité.  

Bien qu’un président comme Donald Trump soit au pouvoir, les autorités plus locales à l’échelle de l’Etat d’Amérique ont aussi une importance et une autorité plus grande que ça pourrait l’être à l’échelle régionale en France, par exemple. Le point de vue politique de ces Etat peut être bien différent de celui du président, et ils sont en mesure de faire respecter malgré tout leur conviction. C’est un premier levier expliquant finalement pourquoi les ambitions des présidents prédécesseurs n’ont pas été ruinées.

Second levier, celui des entreprises américaines qui sont soumises à la concurrence du reste du monde. A l’heure actuelle, la transition écologique est un argument qui pèse de plus en plus sur l’attractivité des entreprises. Le consommateur fait de plus en plus face à des arguments marketing qui semblent venter les efforts des entreprises vis-à-vis du respect de l’environnement. Ces entités capitalistes, peu importe leur localisation dans le monde, se voient donc obligées de suivre le mouvement afin de maintenir leur compétitivité internationale.

Mais maintenant de Joe Biden est élu président des Etats-Unis, celui-ci devrait soutenir les phénomènes de transition environnementale défendue par ces différentes entités de manière nationale.

Joe Biden s’est engagé à faire revenir les Etats-Unis dans les accords de Paris, dont l’objectif en 2050 est d’arriver à la neutralité carbone : cela signifie concrètement que le président s’engage à réaliser des efforts considérables en termes de transition de l’économie de son pays pour respecter les textes de l’accord qui réunit 196 signataires.

Cela engage donc le 46ième président de faire appliquer une politique où le facteur environnemental pèse particulièrement dans la création des métiers et de l’économie de demain. 

Pour se faire, Biden évoque des dépenses importantes dédiées à la transition énergétique : 1900 milliards de dollars devraient être alloués à cette transition, un budget qui représente le tiers de celui prévu pour les dépenses nouvelles globales voulue par le politicien selon l’économiste Alexis Garatti. Le spécialiste ajoute que derrière cette somme se tiendrait une ambition de « refondre l’ensemble de la politique industrielle américaine ». 

Biden souhaite favoriser le développement de la voiture électrique en déployant 500 000 bornes de recharge dans le pays. Il souhaite également réduire de 50 % les émissions liées au parc immobilier américain via par exemple, la valorisation des mesures d’isolation des foyers. Il souhaite favoriser le développement des énergies renouvelables en dédiant de l’argent à ce secteur de R&D, ainsi qu’à la construction de ces infrastructures.

Enfin, l’homme souhaiterait revoir la taxation des biens entrant sur le territoire américain en la mettant surtout au profil de la transition limitant le réchauffement climatique. Les taxations devraient alors pousser les autres pays à eux aussi réaliser les changements nécessaires pour l’environnement, mais également à défavoriser les biens à bas prix et à faible valeur, comme le fera les Etats-Unis avec ceux produits sur son propre territoire.

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