|Écrit de Louis Viratelle.
Publié le 30 août 2022.
|Écrit de Louis Viratelle.
Publié le 30 août 2022.
Elon Musk a annoncé lors d’une conférence les capacités à venir du réseau Starlink. Alors que la constellation déployée par l’entreprise commence juste à être exploitée, SpaceX qui produit et envoie ces petits satellites envisage déjà la suite.
Pour se connecter à Internet via cette constellation en orbite basse, il est aujourd’hui nécessaire de se munir d’une antenne aux dimensions conséquentes. Cette antenne motorisée fait office de routeur pour interfacer les communications entre les appareils au sol et les satellites. L’antenne génère un réseau wifi connecté à Internet, à l’image d’une box internet.
Mais SpaceX voit beaucoup plus loin et souhaite que les puces réseau des smartphones puissent échanger des données avec la constellation grâce à des satellites Starlink de nouvelle génération. Ces satellites entreraient alors en version deux et nécessiteraient d’utiliser le lanceur Starship (encore en cours de développement) pour être lancé en orbite. L’antenne principale de ces satellites devrait avoir une envergure de 25m² une fois déployée.
Elon Musk en personne a précisé que les débits ne dépasseraient pas 4 mb/s dans cette configuration. Il s’agit là du débit potentiel qu’un satellite en orbite proposera sur la zone qu’il couvre. Ce débit devra donc être partagé entre l’ensemble des utilisateurs présents sur la zone en question. Le débit devrait suffire pour des usages élémentaires, à savoir l’émission et la réception de messages écrits et les communications vocales. Il n’est donc pas question (pour le moment ?) d’assurer le chargement de vidéos ou même d’accéder à des sites internet dans de bonnes conditions comme avec la 4G et la 5G.
SpaceX a déjà noué un partenariat avec l’opérateur américain T-Mobile US pour assurer la transition entre les antennes relais au sol « traditionnelles » de l’opérateur et la constellation. L’opérateur envisage de faire disparaitre les zones blanches, ce qui fait particulièrement sens pour un opérateur américain au vu de l’étendue du territoire à couvrir.
L’antenne Starlink qu’il est aujourd’hui indispensable de se procurer pour profiter du service.
Cette proposition constitue une grosse prouesse technologique. Les antennes des satellites devront en effet être extrêmement sensibles et détecter malgré tout le bruit de l’information les fréquences émises par les smartphones au sol. Le tout sera réalisé à 600 km du sol, sur des satellites qui se déplacent à 27 000 km/h.
Pour la comparaison, les antennes relais plus « conventionnelles » utilisées en zones à faible densité urbaine peuvent couvrir un périmètre allant d’une dizaine à une trentaine de kilomètres. Avec de telles caractéristiques et notamment avec le déplacement ultra rapide des satellites, le matériel en place devra compenser tout le bruit du signal ainsi que l’effet Doppler. Cet effet modifie la fréquence d’un signal émis lorsque l’émetteur est fixe et le récepteur en mouvement (ou inversement).
Pour rappel, la box aujourd’hui nécessaire pour Starlink limite la portabilité de la technologie. Le réseau fait sens pour les personnes qui vivent dans des environnements reculés et qui ne sont pas reliées à un réseau fibré, cuivré ou cellulaire de qualité convenable. Une simple antenne pointée vers le ciel (et un abonnement plutôt onéreux) permet de remédier à la situation pour obtenir des débits pouvant dépasser les 100 mb/s descendants.
Starlink dans cette configuration mais aussi sans antenne intermédiaire détient un potentiel important pour les pays en voie de développement.
À terme, le réseau pourrait permettre à des centaines de millions de personnes d’être reliées à Internet dans de bonnes conditions, sans dépendre du matériel installé et entretenu par les opérateurs locaux. Le monde des télécoms nécessite en effet des infrastructures très onéreuses que les moyens économiques à l’échelle locale ne peuvent pas spécialement assumer en totalité.
Enfin les trains et avions pourraient aussi se munir d’antennes communicantes avec Starlink pour assurer un réseau wifi de meilleure qualité à bord de ces transports. C’est également envisageable sur un van ou un camping-car mais également sur les bateaux.
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