La 5G millimétrique sera testée en 2023 à La Défense et sur d’autres sites parisiens

L’expérimentation des bandes fréquences très courtes de la 5G arrive en France, bien après le début de son déploiement dans les grandes villes des États-Unis, de Chine, ou encore de Corée du Sud.

|Écrit de Louis Viratelle
Remerciements à Mathis Archambaud pour sa contribution. 
Publié le 18 août 2022. 

|Écrit de Louis Viratelle. 
Remerciements à Mathis Archambaud pour sa contribution. 
Publié le 18 août 2022. 

Entre décembre 2022 et septembre 2023, le plus grand quartier d’affaires d’Europe va se prêter au jeu des ondes millimétriques. L’Arcep a retenu cette localisation parmi 14 autres dans Paris pour cet essai grandeur nature. Cette expérimentation a pour but d’observer le comportement de la bande des 26GHz en environnement réel, notamment en zone de forte densité urbaine. Ces tests viennent en complément des études théoriques pour vérifier les propriétés de propagation, de pénétration mais aussi de consommation énergétique ainsi que pour s’assurer de la qualité du réseau offert aux utilisateurs.

Ces expérimentations visent également à essayer deux techniques différentes pour déployer le réseau. La première s’appuie sur un schéma opérateur neutre. C’est un test d’intégration en mode MOCN (Multi-Operator Core Network). Cette organisation consiste à mettre en place un réseau d’antennes 5G commun aux opérateurs, par l’intermédiaire de l’établissement public qui est gestionnaire du quartier. Les opérateurs télécoms font quant à eux l’interface pour connecter les appareils compatibles de leurs clients à ces antennes et leur fournir un accès à Internet.

Plus concrètement concernant l’expérimentation dans le quartier d’affaires, trois antennes 5G millimétriques vont être déployées sur le parvis de La Défense. Ces antennes devraient êtres visibles car elles seront installées sur des candélabres qui permettent notamment d’éclairer la place.
Une antenne additionnelle émettra en 4G et permettra de faire interface pour la bascule entre le réseau de quatrième et de cinquième génération.

La seconde technique de déploiement du réseau visera une implication des opérateurs plus directe avec les technologies réseaux pour expérimenter de nouveaux cas d’usages plus spécifiques. Dans les deux cas, les opérateurs ont jusqu’au 26 septembre pour candidater à ces appels d’offre.

Ces expérimentations seront encadrées par l’ANFR et l’ANSES pour mesurer et réglementer l’impact écologique tout comme l’exposition aux ondes. Contrairement à la 5G commerciale, ces bandes fréquences millimétriques nécessitent à ce jour davantage de tests pour que les autorités sanitaires puissent conclure sur leur impact sanitaire.


Des débits ultra hauts pour une portée ultra courte

Pour rappel, la 5G millimétrique constitue un ensemble de fréquences très hautes (celle des 26 GHz a été choisie en Europe contre 28 GHz aux États-Unis) qui complète les bandes 5G aujourd’hui déployées (entre autres la 3,5GHz, la banque cœur, la 2,1GHz et la 700 MHz). Du fait des fréquences bien plus élevées de la 5G millimétrique, le coefficient de pénétration de celle-ci est très limité tout comme la portée de ces ondes.

Elles ont pour principal avantage de délivrer des débits très élevés et donc de fournir une connexion puissante sur les sites à très forte affluence (d’où la pertinence de l’essayer à La Défense). Leur usage sera dans un premier temps pertinent dans les très grandes villes, avant de sûrement s’étendre sur les sites les plus sollicités.

Cette 5G doit permettre à terme d’assurer la disponibilité du réseau dans les environnements très denses sans engendrer une consommation énergétique proportionnelle. Elle permettra aussi des débits très puissants et des latences réduites. Ces performances permettront d’assurer le développement de nouveaux usages, notamment en entreprise, qui nécessitent un réseau avec de telles capacités.

Pour autant, ses caractéristiques la rendent délicate à être déployée. Ces fréquences sont tellement sensibles à l’environnement que les sauts de performance et de débit sont courants : marcher quelques mètres peut suffire pour passer d’un débit de plus d’un gigabit par seconde à un débit plus conventionnel. C’est le défaut le plus notable qu’ont relevés les utilisateurs qui peuvent en bénéficier dans les villes où elle est déjà commercialisée.

Du fait de sa faible pénétration au travers de la matière, le déploiement du réseau doit encore davantage prendre en compte l’environnement pour qu’il puisse être utilisable. Il reste à espérer qu’une installation optimisée et que l’utilisation en Europe d’une bande millimétrique un peu moins haute que celle américaine puisse jouer en la faveur d’un réseau aux performances moins disparates.

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