Le 28 juillet 2018, produit et rédigé par Louis Viratelle.
En 1877, la prise jack 6.35mm*1 vu le jour. Aujourd’hui, malgré qu’elle n’ait presque pas évoluée, la prise jack reste un connecteur connu comme le loup blanc, peut-être le plus connu de tous. Celle-ci accumule presque un siècle et demi d’existence, un record…
Elle fut inventée lors de la mise en place de la téléphonie fixe. Ce connecteur s’impose peu à peu à l’époque comme un standard pour établir une connexion sur les lignes téléphoniques. En effet, il existait des centres où travaillaient de nombreux employés qui étaient chargés de modifier les connexions du réseau téléphonique pour permettre la communication entre l’auteur de l’appel et le destinataire. Au bout de ces câbles où transitaient les signaux analogiques, se trouvait une prise jack qui permettait de facilement brancher ou débrancher le câble pour modifier les connexions.
Le contact entre la prise jack et le connecteur femelle*2 se fait par deux ressorts métalliques qui pincent le cylindre de la prise. Derrière la pointe, un rétrécissement et un isolant permettent de garder le jack en position dans la prise et de le ressortir aisément.
*1 Adaptateur prise jack 3.5mm vers 6.35mm
(illustration montrant uniquement le côté visible de la prise jack 6.36mm )
Dans les années 1960, la prise mini jack 3.5mm*3 vu le jour. Sony sera le premier acteur à utiliser ce nouveau format du connecteur dans sa radio portable EFM-117J, en 1964.Mais ce connecteur s’imposa surtout pour les écouteurs sur les appareils mobiles, avec le premier Walkman en 1979, introduit à nouveau par Sony, le Sony TPS-L2.
Ce nouveau format de la si connu prise jack permettra de généraliser ce connecteur sur énormément d’appareils. Celle-ci répondra présente sur les premières caméras numériques et les premiers smartphones, en particulier sur le premier iPhone…
Il existe à ce jour quatre tailles pour cette prise :
– jack ¹⁄₄″ (soit 6,35 mm)
– jack 0.206″ (soit 5,23 mm) – norme PJ-068 spécifique pour les micros des casques d’aviation.
– jack 3,5 mm (miniature)
– jack 2,5 mm (subminiature)
Au fil du temps, la conception du connecteur évolue et se complexifie. La prise jack détient aujourd’hui plusieurs points de contact, quatre au maximum. Ces points de contact permettent de faire transiter différents types d’information. Les communications sont séparées par une bague en plastique, celle-ci n’est logiquement pas conductrice, elle isole.
Voici un aperçus des différentes versions de la prise jack qui existe aujourd’hui :
Contact deux points : le signal sur la pointe et une référence (GND).
Cette version permet de faire transiter uniquement un signal audio mono (pas de stéréo, deux enceintes qui reçoivent le signal via ce connecteur convertiront exactement le même signal donc les mêmes impulsions auditives).
Contact trois points : Le signal de gauche (pour de l’audio) sur la pointe nommé “L”, le signal de droite sur la seconde partie nommé “R” et une référence (GND) en dernier lieu.
Cette version permet de faire transiter un flux analogique stéréo, pour obtenir logiquement un son stéréo après le passage dans les enceintes (l’enceinte de gauche et de droite sont indépendantes dans les signaux auditifs qu’elles délivrent).
Par ailleurs, cette version peut être utilisée à d’autres fins que celle décrit ci-dessus.
Contact quatre points : Le signal de gauche (pour de l’audio) sur la pointe nommé “L”, le signal de droite sur la seconde partie nommé “R”, le signal auxiliaire (AUX) en troisième place et une référence (GND) en dernier lieu.
L’ajout du signal auxiliaire sur cette version permet par exemple de faire transiter le flux analogique d’un micro dans le cas d’une paire d’écouteur. Ce flux transit donc dans le sens inverse (si l’on parle de micro d’écouteur), c’est à dire des écouteurs vers le D.A.C. du smartphone. Par ailleurs, cette version peut véhiculer également un signal vidéo.
Il existe d’autres versions de cette prise qui repose uniquement sur un changement des attributions des connecteurs. Leur architectures physiques et visibles reste identiques à celles présentées plus haut.
Ces variantes sont le connecteur micro-casque, beaucoup utilisé aujourd’hui dans l’industrie de l’audio-visuel pour contrôler le son. C’est cette prise qui alimente les casques des perchistes lors d’un tournage pour contrôler le rendu de leur prise sonore.
Par ailleurs, la connectique audio-vidéo résulte à des changements similaires.En avril 2016, Oppo – une entreprise Chinoise spécialisée dans les nouvelles technologies, en grande partie dans les smartphones – présente un smartphone abandonnant la prise mini jack. Il s’agit du Oppo R5. Le flux audio externe reste en numérique et transite vers le support audio via le port USB type-C.
Le convertisseur numérique/analogique (D.A.C.) est donc positionné dans le support audio recevant le signal numérique du smartphone. Malgré cela, le smartphone garde tout de même un D.A.C. car il comporte des hauts parleurs qui fonctionne (comme tout haut parleur) avec un signal analogique.
En septembre 2016, Apple suit la voie de Oppo et supprime également la prise jack de son fleuron, l’iPhone 7. A ce moment et dû à l’influence qu’Apple détient, la presse et le grand public sont emballés. Malgré le fait que la marque parle de courage lors de sa keynote à propos de la suppression de ce standard sur leurs produits, l’opinion de la plupart est le même. On veut la prise – mini – jack !
Suite à cela, les constructeurs Android suivent – pour beaucoup – la tendance et terminent par supprimer – après s’être tiré une balle dans le pieds en détenant des blagues sur les choix d’Apple – la fameuse prise mini jack.
La prise jack disparaîtra. Pour le grand public. Les AirPods en sont la preuve.
Apple a su démocratiser – lors de l’annonce de cet objet au design unique – les écouteurs true-wireless*4.
Non seulement ce choix permet d’économiser énormément de place sur le smartphone pour intégrer quelque chose de plus intéressant mais en plus, cette suppression ouvre une porte sur demain, une porte vers le sans fil.
Enlever cette prise, c’était aussi l’occasion pour la marque à la pomme croquée de montrer l’efficacité de leur système de connexion. Il n’est pas question de toucher un quelconque réglage pour jumeler les Airpods avec son iPhone.
Une fois les écouteurs ouverts, ils émettent un signal sans fil que les appareils pommés à proximité (la distance est courte, je dirai inférieur à 1 mètre) détectent. Le récepteur du signal se connecte au Bluetooth de l’appareil émetteur avec les informations données via ce protocole radio spécifique à l’écosystème Apple.
Ce protocole sans fil ultra rapide que détient Apple est un vrai petit bijoux de simplicité pour le grand public.
Cette technologie gérée via la puce W1 d’Apple permet de rendre les connexions Bluetooth aussi simple que le branchement d’un câble physique.
Google a répondu à l’innovation d’Apple avec Fast Pair, un système dont l’utilité est similaire à ce que propose la firme de Cupertino. Celui-ci se base pour le coup uniquement via le protocole Bluetooth LE.
Pour moi, ce sont des innovations très importantes pour rendre l’appairage et l’utilisation du sans fil aussi enfantin que les connections filaires.
Les AirPods incitent les gens à passer au sans fil de manière simplissime quand l’iPhone 7 les oblige.
Un autre problème survient : tout le monde ne peut pas se payer des Airpods à 175 euros. Il faut savoir que des modèles moins cher existent (voir la photo ci-dessus).
Par ailleurs, l’ensemble des constructeurs ayant opté pour faire disparaître cette prise proposent un adaptateur USB-C ou Lightning vers mini jack, ce qui permet de conserver ses produits… En attendant de passer au tout sans fil… Car oui je vous le promet vous allez y être un jour ou l’autre obligé tellement le retour en arrière est impossible.
Ce qui est vraiment génial avec l’audio par le sans fil, c’est que maintenant tous les casques, les écouteurs et les enceintes vont devoir décoder l’information numérique pour la transformer en information analogique via leur propre D.A.C..
Cela signifie que la qualité de l’audio qui sort du produit ne sera pas dépendant du DAC du smartphone.
Cette évolution permettra des produits audiophiles qui délivreront une excellente qualité audio. Le support qui stocke la musique ne s’occupe que d’envoyer les données numériques et le casque ou l’enceinte doit convertir les données pour proposer sa propre qualité audio maîtrisé entièrement.
Mais tout n’est pas rose non plus. Il faut savoir que pour obtenir une qualité audio digne de ce nom (la plupart d’entre nous ne verraient pas la différence de tout manière), il faut obligatoirement utiliser le Bluetooth 5.0 qui lui ne propose pas de perte (dû à son débit très élevé pour du Bluetooth).
Par ailleurs et pour les anciens protocoles Bluetooth, il a été mis en place des normes comme le Bluetooth aptX ou la solution propriétaire à Sony, le LDAC qui propose une transmission sans fil de l’audio très proche de la qualité d’une musique en FLAC. Mais ne vous inquiétez pas, nous reviendrons sur ces différentes technologies qui existent plus tard, dans un autre article plus spécifique
En conclusion, je dirai simplement que l’abandon de la prise jack est pour moi une évidence. Le tout sans fil, c’est ce que nous réserve demain et la transition est déjà bien entamée. Comme toute transition, elle demande peut-être à l’utilisateur de débourser une certaine somme d’argent et de changer ses habitudes (pour des meilleurs).
Ces changements déplaisent souvent au consommateur comme le démontre le remous d’opinion négatif sur le retrait de la prise jack. Mais une fois que l’utilisateur a sauté le pas, il ne peut pas rebrousser chemin.
Ce n’est pas la première transition, ni la dernière.
Souvenez vous quand Apple avait pris la décision de ne plus intégrer de lecteur – graveur optique sur son Mac… Aujourd’hui, vous ne pouvez que remercier Steve Jobs.
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